APPELS DE TEXTES

octobre 2015

aparté | arts vivants no. 4
Dérives et dérivations du collectif

Comment penser les pratiques collectives actuelles?







21 janvier 2013


aparté | arts vivants no. 3
Entre inventivité et doute, la richesse de la recherche création est-elle crédible ?
Dossier sous la direction de Jean-Paul Quéinnec




Au-delà de mettre en échec toute forme de représentation, la déconstruction du théâtre permet de maintenir une crise dans les lois du spectacle et ses limites dramaturgiques, esthétiques et symboliques. Volontairement instable, la scène contemporaine se nourrit de divergences et de multiplicités au contact d’autres formes et enjeux artistiques ou hors du champ artistique. La recherche création, de par son paradigme ambivalent, semble émergée directement de cette situation de doute et d’inventivité.

On pourrait dire qu’aujourd’hui la recherche-création pour une scène interdisciplinaire et performative se manifeste à travers une indécision de statuts, préférant les zones troubles, poreuses rendant possible une transgression de méthodes, de milieux, de genres, de cultures, de styles… En même temps, cette mouvance des territoires et des fonctions place le chercheur comme l’artiste devant des sujets et des postures plus complexes, devant de nouveaux défis.

Des nouvelles dramaturgies du son à l’intrication des arts visuels chez Marie Brassard, des programmes numériques pour du flux textuel chez Jean-Pierre Balpe au discours politico-philosophique du Bureau de l’APA, des considérations astrophysiques chez Jean-François Peyret à la rigueur mathématique chez Robert Wilson, comment contenir la charge performative et hétéromorphique de la scène contemporaine ? Qu’advient-il des fonctions de l’auteur jusqu’à celles du spectateur ? Un champ d’expériences se dresse alors comme combinaison d’activités créatives et scientifiques, particulièrement à travers la question du processus de création en termes techniques, esthétiques et/ou discursifs.

Pour les uns, il s’agit de mieux comprendre une écriture en train de s’explorer, et de valoriser l’expérience qui mène vers l’objet artistique. Pour les autres, il s’agit de questionner une pratique acquise, telle une distance réflexive et expérientielle, pour ouvrir une démarche de création sur d’autres voies conceptuelles. Mais la formule pour restituer ce parcours de recherche et de création reste en débat : faut-il répondre aux normes d’une mémoire scientifique et universitaire ? Faut-il concevoir un texte critique telle une œuvre qui se rajoute à l’œuvre réalisée ? Faut-il lire dans l’œuvre même les questions de la recherche ?

Effectivement, cette dimension processuelle peut aussi devenir un choix esthétique inhérent à la finalité de l’œuvre. Depuis plusieurs décennies, de Jean-Pierre Ronfard à Dave Saint Pierre au Québec, de Wooster Group à Richard Foreman aux États-Unis, de Tadeusz Kantor à Rodrigo Garcia en Europe, le processus de création équivaut souvent au résultat lui-même. La question critique et créative se donne à voir comme l’œuvre même. Certaines formes scéniques et performatives ne reposent en fait que sur un processus de création et de recherche perpétuellement inachevé.

Mais si la recherche création en arts vivants est le fruit savoureux d’une mutation artistique et universitaire, il ne faudrait pour autant en restituer une vision trop angélique. Alors que la recherche-création en théâtre ne cesse de croître au sein des Universités, les innovations — artistiques, méthodologiques, pédagogiques — auxquelles elle participe restent dans l'ombre et ne semblent pas atteindre les canaux de diffusion scientifique qui prévalent actuellement. De même, l’artiste ouvert à la recherche ne trouve pas écho auprès d’un milieu culturel uniforme dans ses méthodes ou approches du travail artistique. Encore aujourd’hui, d’aucuns désignent la recherche création comme une occasion de se légitimer ou comme un lieu d’expression pour l’artiste chercheur et non pas comme une véritable démarche de connaissance. On doute de la recherche création, de sa terminologie à sa structure hétérogène (multiplication des perspectives ou dispersions, dilution des enjeux et d’un territoire ?), et plus globalement on doute de son impact : tant la communauté universitaire que le milieu professionnel questionnent son impact si elle n’est pas le fruit d’une collaboration hors du champ artistique (sociale, psychologique, culturelle, éducative, commerciale…).

Pourtant, on pourrait argumenter à la manière de Lehmann (2002) que le caractère expérimental fragile et incertain de ses recherches esthétiques, techniques ou éthiques et politiques est « la raison d’être de la théorisation ». Ces recherches créations qui se confrontent toujours plus au réel doivent être lues comme des réactions manifestes aux problèmes de représentation qui se posent au théâtre et aux arts vivants en général.

Dans le cadre du troisième numéro d’aparté | arts vivants, nous vous invitons à témoigner d’une recherche création qui est le lieu de cette contradiction entre inventivité et doute : à partir d’un récit d’expérimentations pour une méthodologie singulière, d’une étude de processus en cours de création ou d’un processus comme forme finale d’une création ou encore d’une réflexion sur une situation politique et culturelle (qu’en est-il en France ou en Colombie ?) qui invente d’autres modèles, d’autres points de vue pour mieux semer le doute dans la réalité québécoise de la recherche création en arts vivants.

Cet appel de textes est ouvert aux praticiens comme aux théoriciens. Il s’adresse aux étudiants aux cycles supérieurs, aux professeurs, aux critiques et/ou aux artistes. Il sera soumis à un comité de lecture rigoureux dans le cadre du troisième numéro d’aparté | arts vivants en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada « dramaturgie sonore au théâtre ».

Nous vous invitons à nous faire parvenir un texte (maximum 3000 mots) avant le premier avril 2013 à l’adresse suivante : aparte.cahiers@gmail.com. La publication est prévue à l’automne 2013 et sa diffusion nationale et internationale représentera, nous le souhaitons, l’espace idéal pour élargir la question entre les milieux artistiques et universitaires comme entre les cultures.

Il est à noter que vous pouvez aussi nous faire parvenir des propositions hors dossier touchant au domaine des arts vivants : études de cas, travaux de création, textes critiques, entretiens, etc. Les textes doivent s’inscrire en continuité avec le mandat de la revue.



19 janvier 2012

aparté | arts vivants no. 2
ACTES SEXUÉS. postures subversives du genre

sous la direction de Philippe Dumaine



L’importance des pratiques des artistes femmes dans les luttes politiques féministes des années 60 et 70 a déjà été largement commentée. Des productions aussi variées que celles de Carolee Schneeman (Meat Joy, 1964), de Denise Boucher (Les fées ont soif, 1978), de Sorel Cohen (The Shape of a Gesture, 1978), de Francine Larivée (La chambre nuptiale, 1976), pour ne nommer qu’elles, ont permis à la fois de cartographier une expérience féminine trop souvent rendue invisible et de renouveler les formes et modalités de l’art par la réinsertion d’un sujet-auteur affirmé au cœur de l’œuvre.

Or il semble qu’aujourd’hui les questionnements autour du genre resurgissent dans les pratiques et dans les discours sur l’art. Informées par les recherches de la troisième vague du féminisme, par les théories post-coloniales, anti-racistes, homosexuelles, queer… plusieurs pratiques actuelles mettent de l’avant un genre construit, mouvant, indécidable. Si, du côté de la théorie, la vision performative du genre, défendue par Judith Butler, ouvre déjà la porte vers les formes spectaculaires, force est aussi de constater que certaines postures autrefois dites transgressives sont aujourd’hui accueillies et légitimées dans les lieux de l’art : pensons, par exemple, aux investigations du trans dans The Silicone Diaries, présenté à La Chapelle, ou à l’expansion constante du festival EDGY WOMEN.

Pour son deuxième numéro, l’équipe d’aparté | arts vivants vous invite à réfléchir aux postures subversives d’artistes qui font aujourd’hui du genre un terrain fertile d’expérimentations artistiques, politiques et philosophiques. Comment ces artistes mettent-elles/ils de l’avant une expérience du genre toujours plurielle ? Comment l’action politique est-elle ici arrimée à l’activité de création ? Comment les positions particulières de certains artistes leur permettent-elles de penser le genre dans son interaction avec d’autres rapports de pouvoirs ? Est-ce que le fait de repenser le genre nécessite de renouveler les formes de représentation ? Comment les identités composites, cyborgs ou collectives sont-elles aujourd’hui exprimées ? Quels liens peuvent êtres tissés entre les mouvements féministes des années 60-70 et la production actuelle ? Dans quelle mesure les reconfigurations actuelles de l’ordre mondial génèrent-elles des conceptions originales du genre ?

Fidèle à son mandat, aparté | arts vivants vous invite ici à vous concentrer principalement (mais non exclusivement) sur les pratiques contemporaines à la limite du théâtre et des autres arts : pratiques interdisciplinaires, performatives, furtives, danse contemporaine, autofiction, théâtre musical, etc. Plus précisément, aparté souhaite par ce numéro produire un discours critique sur des formes mettant de l’avant une approche subversive du genre (performances féministes, soirées queer, cabarets néo-burlesques, spectacles de drag kings ou queens, films post-porno…). Les contributions peuvent prendre des formes multiples incluant (mais ne limitant pas à) des articles théoriques et critiques de fond, des notes et journaux de création, des entretiens, des textes de création, des manifestes…

La revue aparté offre une plateforme expérimentale à la recherche et à la création dans le domaine des arts vivants. Elle désire mettre de l’avant une réflexion de qualité autour de différents enjeux actuels dans le domaine des arts. Elle est un lieu de questionnement tant pour les créateurs que pour les chercheurs. Elle se veut en espace à part et critique, un aparté. Le premier numéro, Débordements : pratiques en périphérie de la scène, a été lancé en novembre 2011.

Nous vous invitons à nous faire parvenir un résumé de votre future contribution (de 300 à 500 mots) avant le 15 mars 2012 à l’adresse suivante : aparte.cahiers@gmail.com. Le texte final devra être remis avant le 1 mai 2012 ne devra pas excéder 3 000 mots. La publication est prévue à l’automne 2012.

Il est à noter que vous pouvez aussi nous faire parvenir des propositions hors dossier touchant au domaine des arts vivants : études de cas, travaux de création, textes critiques, entretiens, etc. Les textes doivent s’inscrire en continuité avec le mandat de la revue.



17 janvier 2010

aparté | arts vivants no. 1
DÉBORDEMENTS. pratiques en périphérie de la scène


Pour ce premier numéro, l’équipe aparté | arts vivants vous invitent à réfléchir sur les mutations actuelles du champ théorique et pratique dans le domaine théâtral. Si ces dernières décennies ont donné lieu à un éclatement généralisé des différentes disciplines artistiques, de plus en plus de pratiques repoussent aujourd’hui les limites traditionnellement attribuées au domaine de l’art. Ainsi, l’art tend à se situer non plus dans une sphère autonome coupée de l’existence, il aborde de multiples territoires : sociaux, culturels, politiques, scientifiques, urbanistiques ou encore technologiques. Dans ce contexte, la recherche est amenée à redéfinir et à questionner les balises de ces approches pour rendre compte de ces œuvres. De même, certaines pratiques artistiques font de la recherche une composante essentielle à leur déploiement, ainsi la recherche devient souvent l’une des retombées des œuvres mêmes. Pratiques et recherches partagent alors un espace commun de questionnements.

Dans le cadre de ce numéro, nous voulons regrouper différents textes (de recherche ou de création) portant ou représentant des pratiques artistiques qui explorent des champs non traditionnels au domaine de l’art. Ces pratiques polymorphes empruntent divers modes : intrusifs, performatifs, rencontres, dispositifs, installations, activités corporatives ou communautaires, art public, art in situ, art de vivre, soma-esthétique, expérimentations technologiques, expériences sensorielles ou encore œuvres interactives. Nous recueillons des textes portant sur différents aspects du développement actuel des approches théoriques en lien avec ces types de pratiques artistiques, par exemple : les idéologies liées à ces pratiques (démocratisation de l’art, art interventionniste, communauté, etc.), les enjeux esthétiques, différentes caractéristiques de ces pratiques (importance accordée : au spectateur, à la sensorialité, à la proximité, à la présence, le caractère événementiel ou performatif, etc.) ou encore les retombées de ces pratiques artistiques (au sein de l’univers social ou politique, l’effectivité ou le dysfonctionnement de ces pratiques, etc.).

Les textes peuvent prendre différentes formes : articles théoriques et critiques, textes de création dramatique ou autre, entrevues, commentaires étayés sur des pratiques, réflexions autour d’un processus de création. Ce numéro veut intégrer aussi des photographies, des documents vidéo ou encore des croquis pour mieux appuyer ou illustrer les propos des différents auteurs, mais aussi pour rendre compte d’expériences ou de traces significatives rattachées au travail de création. Nous sommes ouverts aux propositions à teneurs créatives, subversives et aux positionnements critiques, n’hésitez pas à nous faire part d’idées inusitées pouvant prendre place au sein de la revue.

Nous vous invitons à nous faire parvenir un résumé de votre future contribution (de 300 à 500 mots) à l’adresse suivante : aparte.cahiers@gmail.com. Le texte final ne devra pas excéder 3 500 mots.